Aime la sagesse comme toi même.
Ce qui est, Est. Et qu’on vienne me convaincre du contraire !
Je suis, puisque je vous le dit.
Et je ne dis pas que ça.
À l’origine était la verge, le vergé et le ver dans la pomme. Tout ridicule comme serpent, mais déjà tout prêt à pourrir la saveur des goûts de la vie.
Par bonheur le cœur humain, pittoresque et altier, fit fi de ces turpitudes dégueu de la Nature, préférant s’élever de battements en battements vers les cieux utopiques d’une beauté légère, mais certes un peu bébête :
Aimer manger
Aimer déféquer
Aimer le partenaire du moment
Aimer l’enfant qui n’a qui
Aimer chasser
Aimer cuire
Aimer la coupe bien dessinée de ce vêtement en cuir…
Tiens ! Serait-ce Magie ?
Qui habite ce lieu, doux gîte ?
Un ruisseau ?
Une clairière ?
Une contrepèterie ?
Pourtant la transcendance n’a cessé de nous élever de la boue. Terre, royaume du ver où nous chûmes. Originellement souillés, crottés et depuis notre premier cri aspirant à la beauté. Humains transis entre vie et trépas, entre l’avalement et l’écoulement de notre dernier repas.
Combien même, et combien différents nous sommes, tout au long du temps, tout au long de cette vis avec fin !
2 millions d’années avant l’ère des écriveurs de Livres jusqu’à aujourd’hui. Un battement de paupière d’étoile. La même boue et les mêmes aspirations utopiques.
Mais si la similitude est scatologique, la différence, elle, est eschatologique !
A toi, amoureux de la sagesse je peux le dire : le même ver est dans la même pomme. De quelques pesticides et pacemaker que la science ne fit ne changeront jamais la boue qui tâche ni n’altèreront l’Idée qui fait briller les yeux de ceux qui marchent debout.
Par contre, en vérité je vous le dit : ce livre-ci s’intéresse à la différence que le temps fit dans l’intermède de ce battement de paupière d’étoile, précisément.
Ca, c’était l’intro. Elle vaut ce qu’elle vaut et c’est déjà quelque chose.