La peur

La peur / électricité / cérébral

La peur est un sentiment morbifique à demi, qui presse si violemment la machine humaine que les facultés y sont soudainement portées soit au plus haut degré de leur puissance , soit au dernier de la désorganisation. La Physiologie a été pendant longtemps  surprise de ce phénomène qui renverse les systèmes et bouleverse les conjectures, quoiqu’il soit tout simplement un foudroiement opéré à l’intérieur, mais, comme tous les accidents électriques, bizarres et capricieux dans ses modes. Cette explication deviendra vulgaire le jour où les savants auront reconnu le rôle immense que joue l’électricité dans la pensée humaine.

Balzac, César Birotteau, Folio 1975 p.249

Les institutions

Institutions / Croyance

Pour les gens qui prennent au sérieux la Société, l’appareil de le Justice a je ne sais quoi de grand et de grave. Les institutions dépendent entièrement des sentiments que les hommes y attachent et des grandeurs dont elles sont revêtues par la pensée. Aussi, lorsqu’il n’y a plus, non pas de religion, mais de croyance chez un peuple, quand l’éducation première y a relâché tous les liens conservateurs en habituant l’enfant à une impitoyable analyse , une nation est-elle dissoute ; car elle ne fait plus corps que par les ignobles soudures de l’intérêt matériel, par les commandements du culte qui crée l’Egoïsme bien entendu.

Balzac, César Birotteau, Folio 1975 p.391

Le malheur

Malheur / Espérance

Une fois que dans le malheur un homme peut se faire un roman d’espérance par une suite de raisonnements plus ou moins justes avec lesquels il bourre son oreiller pour y reposer sa tête, il est souvent sauvé. Beaucoup de gens ont pris la confiance que donne l’illusion pour de l’énergie. Peut-être l’espoir est-il la moitié du courage, aussi la religion catholique en a-t-elle fait une vertu. L’espérance n’a-t-elle pas soutenue beaucoup de faibles en leur donnant le temps d’attendre les hasards de la vie ?

 

Balzac, César Birotteau, Folio 1975 p.249

Balzac, César Birotteau

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Genre : Comédie humaine

note : 6 /10

401p. Folio 1975

Un volet de la comédie humaine, écrit autour de 1837. Il s’agit de la grandeur et de la décadence d’un bourgeois parisien, parfumeur de son état. Le dit parfumeur est un artisan qui s’est fait tout seul. Apprentis parfumeur il reprends la boutique à l’occasion du départ à la retraite de son patron. Besogneux il a fait sa fortune en surfant sur la vague des modes persanes et sur la consultation d’un chimiste « de l’académie » pour la caution scientifique de ses onguents. Marié à une belle dame il a également une belle fille unique à marier. Après les errances révolutionnaires, où il est blessé avec le parti royaliste sur le parvis de l’église St Roch, il occupe une place politique locale dans le conseil municipal. Tout se complique lorsque le bel artisan se met en tête de jouer les spéculateurs immobilier.

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